Causerie urbaine : Sarcelles, Babel du XXIe siècle ?
Rencontre _ débat avec Jean-Patrick Fortin pour son ouvrage : Sarcelles ou Babel, un portrait de ville (Naturalia publications)
Présentation de l'éditeur :
Sarcelles sera-t-elle le lieu d'émergence d'une civilisation urbaine cosmopolite : une Babel ? Ou aura-t-elle un futur de ville communautaire ? Ses habitants sont issus de quatre-vingts nationalités et vivent, au quotidien, les soubresauts des conflits de la planète, alors que du vendredi au dimanche, les deux tiers de cette population sont en prière. Sarcelles ou Babel est le portait de cette ville de 60 000 habitants, qui devint mythique dès la construction, en 1956, du grand ensemble des Lochères : 12 500 logements mis en œuvre, en vingt ans. Ils instauraient un face-à-face entre un village et un désir de « cité sociale », Inspirée par une République laïque et égalitaire. Cinquante ans plus tard, manifestations et obsolescence de l'habitat appellent à un programme de démolition-reconstruction. Le regard d'une reconstruction critique fait de l'architecture, « cette permanence vécue », un art de la représentation du temps et offre à la rationalité de l'espace originel du grand ensemble d'inspirer les règles de sa transformation, alors que construire avant de démolir devient le mot d'ordre d'un projet collectif. L'aura des façades en pierre et leur réutilisation deviennent un élément de la mémoire de la cité sociale. Elle Inspire la figuration d'une rénovation qui sollicite l'émergence de lieux aux devenirs d'espaces publics, ouverts à une communauté humaine, offrant les mêmes droits à des individus reconnus dans leurs différences. Quelle Babel serait Sarcelles ? Un ghetto doré dans le magma des banlieues enchevêtrées ? Ou une ville tremplin, ouverte par son tracé fondateur vers un grand Paris connecté ?
Jean-Patrick Fortin, actif depuis 1969, est architecte, urbaniste, notamment à Chambéry (73), Saint-Jean-de-Braye (45), Plaisir (78), Sotteville-lès-Rouen (76), Montauban (82) ou Sarcelles (95), villes dont il élabore des orientations d'aménagement avant d'en concevoir les édifices singuliers. Membre fondateur en 1969 de l'école qui deviendra l'École d'architecture Paris-Belleville, où il enseigne de 1970 à 2010. Délégué de la mission « Banlieue 89 ». Architecte conseil de l'Agence nationale de la rénovation urbaine. Membre du Comité d'histoire de la politique de la ville en tant que personnalité qualifiée.
Il est l'auteur de Grands ensembles : l'espace et ses raisons, Paris, Éditions du PUCA, 2000.