Rencontre croisée : Laure Gauthier et Lucie Taïeb, sur une invitation de Juliette Riedler
Nous vous invitons à une rencontre croisée entre Laure Gauthier et Lucie Taïeb autour de leurs romans parus à la rentrée aux éditions Corti et Flammarion. Discussion modérée par l'écrivaine et metteuse en scène Juliette Riedler.
Mélusine reloaded est le premier roman de Laure Gauthier, publié aux éditions Corti :
Dans un monde tout juste en avance sur le nôtre, réapparaît Mélusine, la fée serpent. Elle ressurgit au coin d’une rue, dans une ville aseptisée où les images omniprésentes et savamment orchestrées cachent le dessèchement réel des paysages et le contrôle des passions. C’est un monde post-démocratique et multi-pollué, où se multiplient les Décharges Solides à Ciel Ouvert (DSCO), les Zones Touristiques Augmentées (ZTA), les forêts dans lesquelles ne subsistent que des tiques, des escargots géants et quelques moineaux communs. Les systèmes de contrôle ont généré une langue atrophiée envahie d’acronymes. Les comités en tout genre organisent, quoi qu’il en coûte, le maintien artificiel des images pour le divertissement des Touristes Traversants (TT). Mélusine revient lutter. Elle propose de nouvelles pratiques, imagine de nouvelles rives habitables. Dans ce roman, à la fois fable féministe, dystopie écologique et conte futuriste, Laure Gauthier réinvente la légende de la fée hybride pour dresser, avec humour et profondeur, un miroir déformant de notre monde tout en esquissant un autre chemin possible.
Avec La mer intérieure : en quête d'un paysage effacé, Lucie Taïeb revient avec un récit d'aventure aux éditions Flammarion :
« S’il fallait commencer par une image, ce serait celle des époux Domain. Et s’il fallait commencer par un mot, ce serait leur patronyme, Domain, d’origine huguenote, que l’on prononce en allemand comme le nom commun français “domaine” dont on mouillerait un peu le “i” ».
Les voici, cheveux gris, elle, toute droite, et lui, le front un peu penché vers la terre, non pas comme si les ans l’avaient courbé, mais comme on porte toujours de nouveau le regard vers le lieu de son attachement. La colère qui les anime ne se lit pas sur leur visage, ils ne haussent guère la voix. Ils portent la révolte comme une lassitude. »
Dans ce récit choral de la lutte acharnée menée par des habitants pour sauver leurs lieux de vie et leurs environnements, Lucie Taïeb relate la découverte d’espaces où se côtoient ce qui n’est plus et ce qui n’est pas encore.