A jeudi, sauf s'il pleut

Grâce à la situation de son père, officier à la Préfecture de Police de Paris et les petits à- côté que cette situation procure à sa famille, le jeune Pierre Beaunoyer, onze ans, est un privilégié. Mais, ce mardi matin 2 janvier 1940, quand un nouvel élève est convié par le maître à venir s'asseoir à côté de lui, tout va basculer. Jérémie est le fils d'un pianiste polonais célèbre, Samuel Kellek. Et il est juif.

En plus, il habite le même immeuble. Commence alors une de ces amitiés d'enfance que rien ne peut ébranler. Pas même une guerre.

Un an et demi plus tard, le 16 juillet 1942, Pierre apprend que son ami a été arrêté avec ses parents bien que Madame Kellek ne soit pas juive. Il tente vainement de convaincre son père d'intervenir. Quand, au retour des vacances, la famille emménage dans le vaste appartement des Kellek, Pierre comprend pourquoi son père a refusé de l'aider. Trois jours avant la rentrée scolaire il retrouve Jérémie, caché sous les toits dans le cagibi du concierge, Monsieur Procaz. De ce jour jusqu'au 25 août 1944, Pierre va mener une double vie. Celle, connue de tout le monde, d'un fils de collaborateur peu scrupuleux. Et celle d'une clandestinité partagée, que connaissent seulement deux personnes : un vieux concierge de soixante-dix ans et une jeune et jolie institutrice de dix-neuf ans, Claire Sauvageon. Quand, après deux ans d'angoisse, d'espoir, de danger, de rire parfois, viendra l'heure de régler les comptes, l'amitié sera-t-elle au rendez-vous ?