A Salima de Mohéli, dernière reine comorienne, la fidélité d'une petite-fille

Elle se sent d'une santé fragile, elle pourrait tomber malade. Elle se souvient de ses terreurs de fillette quand elle est revenue à Mohéli avec Bakoko. Trois années de peur et de mépris. La folie d'Abderraman. Elle porte dans son coeur à tout jamais la vision de ces esclaves, ces serviteurs mutilés d'un coup de machette, pour un rien, pour le plaisir. Elle se souvient de cette frénésie qui jamais ne quittait Abderraman et quelques-uns de ses amis. Il devait tout posséder...

...« Un léger sourire, les yeux un peu plissés par une brise d'Asie lointaine, elle n'avait pas oublié le maintien d'ancienne élève des oiseaux qu'elle avait été jadis, à Madagascar.

Deux heures durant, dans l'odeur des tilleuls et la douceur d'un soir de juin, nous parlâmes des travaux et des jours, du Jura et de Mohéli. Elle n'avait pas oublié son île. Lointaine bien sûr. Mais toujours là-bas. Et puis, en somme tout était dans l'ordre : la tarte et les cerises seraient prêtes ce soir ; l'été serait doux ; elle restait reine. Les choses suivaient leur cours... »