A vol d'oiseau, d'un millénaire à l'autre

« Elle a un jardin magnifique où croissent rosiers vivaces et arbres fruitiers. Tout au fond du terrain, elle trouve la sérénité dans une cabane de feuilles de lauriers et de troènes que lui a aménagée celui qui accompagne tous ses voyages en ce monde. Un parterre de clapaces appelées aussi dans les livres de botanique pétasites officinales, plantes filles de Garonne, jouxte la cabane et, tout près, une bambouseraie en marche, jaune et blanche, entoure un rosier blanc Virgo aimé de sa mère, réputé blanc de blanc. À cet endroit, une ardoise indique "Enfants perdus, France Rwanda", elle a en elle trois prénoms d'enfants perdus français et deux tutsis, mais elle n'a écrit sur l'ardoise que cela "Enfants Perdus, France Rwanda". Ce lieu ne lui appartient plus, ou il lui appartient comme à tous ceux qui ont un prénom en tête et dans le coeur d'enfants perdus ici ou là dans ce temps ou un autre, tous les disparus ont été des enfants. Adélaïde a dit lorsqu'elle lui a parlé de son mémorial personnel :
- Non ce lieu alors n'est pas ton mémorial personnel, il est pour nous tous !
Adélaïde accepte sa main blanche dans sa main noire, c'est un miracle. »