Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 335 pages
Poids : 1490 g
Dimensions : 24cm X 30cm
EAN : 9782717722833
Abraham Bosse, savant graveur, Tours, vers 1604-1676, Paris
expositions, Paris, Bibliothèque nationale de France, 20 avril-11 juillet 2004 ; Tours, Musée des beaux-arts, 17 avril-18 juillet 2004
Quatrième de couverture
La date de 1602, traditionnellement donnée pour la naissance d'Abraham Bosse à Tours, a été récemment corrigée en 1604, grâce à la découverte d'un contrat d'apprentissage, signé le 16 juillet 1620, mentionnant que le jeune homme est alors âgé de 16 ans environ. Il meurt à Paris le 1er février 1676.
Fils d'un tailleur originaire d'Allemagne immigré à Tours, de religion protestante, Abraham Bosse fait son apprentissage à Paris chez Melchior Tavernier, venu d'Anvers, un des éditeurs d'estampes et de livres illustrés les plus importants du premier tiers du XVIIe siècle. Bosse est un graveur capital de cette époque, qui est aussi celle de la véritable naissance et du développement en France de la gravure en taille-douce. On lui attribue environ 1600 pièces, toutes techniquement impeccables, pleines d'esprit et d'élégance, traitant de tous les thèmes, qu'il s'agisse de religion, d'histoire, de géographie, de sciences, d'illustrations de romans à la mode...
Volontiers pédagogue, il est le premier à publier un manuel technique de gravure, Traité des manieres de graver en taille douce sur l'airain... Ensemble de la façon d'en imprimer les planches et d'en construire la presse (chez l'auteur, 1645), réédité et traduit en une dizaine de langues européennes jusqu'au XIXe siècle et, aujourd'hui, même en japonais. Sa lecture demeure une excellent introduction à l'étude de l'estampe ancienne et continue à servir aux graveurs intéressés par le métier.
Mathématicien et géomètre, Bosse se passionne pour les théories du géomètre Girard Desargues et publie nombre d'ouvrages sur la perspective, discipline qu'il enseigne à l'Académie royale de peinture et de sculpture tout nouvellement créée, avant de s'en faire expulser en 1661 pour son manque de souplesse. Les querelles autour des problèmes de la perspective appliquée aux beaux-arts occupent la fin de son existence. Son travail pour le livre est important puisque à peu près la moitié de son uvery y est consacrée. Si le livre religieux est bien représenté - le protestantisme de Bosse semble fort bien s'accommoder des figures de la Vierge et des saints -, si la littérature classique ou moderne lui permet de fournir des chefs-d'uvre, de même que la recherche scientifique, c'est pour les ouvrages de Desargues et pour les siens propres qu'il exécute le plus grand nombre de figures.
Néanmoins, ce sont les scènes des métiers et de la vie quotidienne qui rendent le mieux compte de l'originalité de son talent. Il y fait preuve d'une grande correction de dessin et d'une exceptionnelle maîtrise de l'eau-forte, a laquelle il donne la rigueur du burin sans en garder la froideur. Son sens du détail et de l'exactitude, la précision de son observation, qui ne sont d'ailleurs pas incompatibles avec un certain humour, font de la plupart de ses estampes des témoignages capitaux sur son époque. Elles ont servi d'illustrations pour les manuels d'histoire de France pendant tout le XXe siècle et sont plus que célèbres, même si le nom de leur auteur est souvent oublié.
Cet ouvrage est le catalogue commun des deux expositions qui célèbrent Abraham Bosse, à l'occasion du quatrième centenaire de sa naissance, au musée des Beaux-Arts de Tours, sa patrie d'origine, et à la Bibliothèque nationale de France, L'exposition de la BNF, qui insiste davantage sur les débuts de Bosse et sur le milieu des graveurs de son temps (Brebiette, Callot, Nanteuil, Mellan et Lasne), introduit celle de Tours, où l'accent est porté sur l'aspect scientifique de l'uvre, étant entendu que les deux manifestations présentent aussi une sélection des pièces majeurs de la maturité de l'artiste.