Printemps 2005

«Je crois, pour ma part, que, si la pensée est moins visible aujourd'hui, en France, c'est aussi qu'elle travaille autrement. Après les grandes ruptures et reconfigurations qui, dans les décennies précédentes, ont bousculé nos cohérences, en même temps qu'elles forçaient l'attention par leurs effets de système, il me semble que la pensée s'appuie davantage aujourd'hui sur des savoirs particuliers, patiemment acquis, conjuguant ainsi l'exercice des compétences et le risque de l'esprit; elle réactive, de ce fait, la notion de discipline, considère certains segments de plus près - aussi est-elle plus dispersée. Elle déborde aussi librement du champ de la philosophie et se féconde à l'intersection de la philosophie et du non-philosophique, qu'il soit celui de la science, de l'art, de l'anthropologie, de la psychanalyse, de l'économie, du politique, etc. Pensée plus diversifiée et, par conséquent, moins aisément repérable. C'est pourquoi il fallait un Agenda pour en suivre les développements successifs.

Ceux qui écrivent ici ne sont pas spectateurs, ils invitent plutôt à visiter un chantier, dont ils sont eux-mêmes ouvriers.»

F.J.

· Une «science» de l'image serait-elle possible?

· Pourquoi Jacques Derrida est-il devenu aujourd'hui une cible privilégiée aux États-Unis?

· Un prêtre manchot qui ne saurait immerger le corps d'un enfant dans l'eau lustrale peut-il baptiser? Et un prêtre qui commettrait un lapsus linguae, ou qui serait en état d'ébriété, peut-il administrer le sacrement?

Couverture Atelier Didier Thimonier