Alain-Fournier

Avant le cataclysme de la Grande Guerre, au cours duquel périrent tant de jeunes Européens, l'année 1913 fut un grand millésime littéraire, comme si le printemps devait miraculeusement précéder l'hiver. Louis Hémon écrit Maria Chapdelaine, Apollinaire publie Alcools, Barrés La Colline inspirée, Proust Du Côté de chez Swann et Alain-Fournier Le Grand Meaulnes, auquel Littérature en Lagast rend hommage en ce samedi du centenaire, le 20 juillet 2013. Sans doute est-ce l'une des oeuvres les plus emblématiques de celle qui s'apprêtait à disparaître : la France rurale, terrienne, terreuse, dirait Péguy, enracinée, dirait Barrès (François Seurel, le bien prénommé, fait écho au Sturel des Déracinés.) Mais si le corps meurt, l'esprit qui vivifie demeure, en son « dur désir de durer ». En témoignent ici, vigoureusement et bellement, Michel Lioure (« Henri (Alain-) Fournier par lui-même »), Michel Autrand (« Le Grand Meaulnes, une mystique de la terre »), Thierry Laget (« Les verres de Claude Lorrain »), Jean Sarocchi (« Au Grand Meaulnes les grands remèdes »), Jérôme Mazzariol (« Prélude à l'après-midi de Meaulnes ») et Michel Bernard (« Ravel au miroir du Grand Meaulnes »).