Algérie

J'ai toujours été convaincu qu'on perd son temps à établir des évidences - l'une de ces évidences étant que l'action que l'on désigne, çà et là, comme l'interruption du processus démocratique en Algérie est, en fait, dans sa genèse comme dans ses résultats, l'action tout à fait contraire.

Il semble, en dépit de tous les signes, actes et déclarations explicites ayant tendu depuis janvier 1992 à faire l'économie de toute démonstration, qu'on ait encore besoin dix ans après, de produire la preuve de ce qui se dessinait a traits saillants au lendemain du scrutin du 26 décembre 1991 grâce à laquelle le même scrutin a pu s'accomplir.

Dans les pages qui suivent, d'éminents juristes femmes et hommes ont - à partir d'un grand nombre de matériaux pertinents dont de nombreux textes juridiques et réglementaires - su développé une argumentation logique et cohérente que le lecteur averti saura apprécier. Eléments qui furent à la base de la décision d'arrêt du processus électoral, décision qui permit de soustraire l'Algérie aux limbes dans lesquels on s'apprêtait à la faire sombrer au nom de la démocratie.

J'ai cru de mon devoir de ne rien occulté des épisodes successifs dont la finalité était de mettre définitivement un peuple, un pays, sous la botte d'un système totalitaire qui n'avait jamais dissimulé ses intentions d'instaurer un autre âge.

Je l'ai fait au nom de ce même devoir de vérité qui dicte de verser à l'Histoire tous les dossiers qui méritent d'y figurer, le moindre d'entre eux n'étant pas celui relatif à un combat grâce auquel un pays peut encore aujourd'hui faire valoir son droit à l'espoir.

Khaled Nezzar (extraits de l'avant-propos)