Ambiances en débats

Très présente dans le langage quotidien, la notion d'ambiance a trouvé une forme plus précise dans l'enseignement de l'architecture et du génie civil. Elle connaît aussi aujourd'hui un regain de popularité dans les discours sur la ville. Plutôt que d'apporter une formalisation théorique et définitive de la notion «d'ambiance architecturale et urbaine», Ambiances en débats la mer à l'épreuve d'une réflexion collective structurée en six approches ouvertes sur un débat.

Une position épistémologique claire et récurrente traverse néanmoins le livre. D'un savoir technologique et morcelé des ambiances, tout juste capable d'encadrer le projet architectural par des normes et inapte à aider la création architecturale en elle-même, il faut passer désormais à la compréhension complexe et unifiante de ce qu'est une ambiance concrète. C'est pour explorer ce paradoxe d'une pluralité sue mais vécue ou créée dans la singularité et le circonstanciel qu'Ambiances en débats se situe délibérément au carrefour des disciplines les plus diverses, de la philosophie à l'acoustique physique, de la sociologie à l'urbanisme ou à l'architecture, du domaine spéculatif de la recherche à celui de la conception pratique de l'espace.

Plus largement, le libre parcours auquel est invité le lecteur aide à faire le point sur une évolution qui relativise les thématiques régnant dans les années 80. Aujourd'hui, ni le politique, ni le gestionnaire, ni le concepteur, ni même le technicien qui ont la ville en charge ne peuvent considérer l'environnement seulement comme une source de nuisances physiques appelant des réponses techniques. Penser ambiance, par-delà l'environnement, c'est s'autoriser aussi une approche humaine, émotionnelle et positive des sons, des lumières, des odeurs et des autres combinaisons sensibles offertes d'emblée à tous les créateurs d'espaces comme à l'attention, à la curiosité, ou à l'imaginaire des citadins ordinaires.