Anansi boys

Fils de Dieu, on connaît ça depuis deux mille ans. Mais fils d’Anansi, le dieu araignée, on connaît moins. Il faut dire que c'est une autre paire de manches… Anansi possède un humour certain mais éreintant pour son fils, arrangé du sobriquet de « gros Charlie », victime obligée des bonnes blagues de son papa.

Quand ce dernier meurt (mais un dieu peut-il vraiment mourir ?), il apprend de la voix d’un quatuor de pseudo-sorcières que feu son papa était d’essence divine et qu’il a un frère (un frère ?). Lui, dont la vie n’est faite que de honte et de frustration, va se retrouver embarqué dans une histoire à dormir debout. 

Une nouveauté de Neil Gaiman doit être accueillie avec reconnaissance, les mains en coupe, un peu comme une bonne averse au milieu du Sahara. D’autant plus lorsqu’il s’agit d’ "Anansi Boys". Car l’auteur désormais adulé de  Neverwhere  et d’ American Gods  nous offre ici bien plus qu’un roman : un paradis portatif, une potion magique à même de renflouer notre joie de vivre mise à mal par les tracas du quotidien.

A l’instar de l’impayable Anansi – le dieu araignée – Gaiman s’emploie à tisser autour du lecteur une toile d’émotions fortes et restitue le substrat mythique inhérent à toute fiction digne de ce nom. Férocement drôle, intelligent jusque dans ses moindres recoins, à la fois contemporain et intemporel, Anansi Boys est une inépuisable mine de plaisir.

 Gaiman l’enchanteur règne aujourd’hui en maître sur un territoire où pourraient se côtoyer les « Oiseaux » d’Hitchcock, les frasques désopilantes des Monty Python et les entourloupes de Lewis Carroll. 

Grâce à lui, la légende d’Anansi est en marche, il ne tient qu’à vous d’y prendre part, vous ne le regretterez pas.