Antonin Artaud, le sur-vivant

Artaud, poète de la survie et de la sur-vie ? Le fou en feu ressuscite les désespérés, gogol sur le Golgotha, et ouvre à qui veut le suivre la porte d'un étage au-dessus de la vie, d'un degré d'intensité rare. C'est l'angle d'approche de cet essai, qui revisite cet être hors normes et haut en couleurs (pages blanches des premières angoisses, terre rouge des Tarahumaras, pain noir des années asilaires, explosion jaune solaire de la libération finale et des tournesols de son frère d'armes Vincent Van Gogh). L'impatient patient Artaud se trouve ici confronté à ses foisonnantes références, religieuses et philosophiques, remis dans son contexte actuel, attaqué et fouillé au corps pour en extraire sa substantifique moelle : celle d'un nouveau-né éternel, d'un trompe-la-mort, d'un tueur de verbe. D'un sur-vivant.