Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 343 pages
Poids : 425 g
Dimensions : 14cm X 22cm
EAN : 9782747595827
Appareils et formes de la sensibilité
Quatrième de couverture
Esthétiques
Au cours de ce séminaire du programme « Arts, appareils, diffusion » de la MSH Paris-Nord, durant l'année 2003-2004 ont été explorés les rapports entre les appareils « modernes », projectifs, et leurs époques, suivant une hypothèse benjaminienne : ce sont les appareils dits, au premier abord, de « reproduction » (perspective, camera obscura, musée, photographie, cure analytique, cinéma, vidéo, etc.) qui génèrent la sensibilité commune (aisthésis) de leur époque. Or l'aisthésis d'une époque est l'assiette commune à la singularité et à l'être-ensemble : leur différenciation est impossible à comprendre sinon. Mais si chaque appareil conforme la singularité en même temps que l'être-ensemble, le mode d'approche essentiel pour l'analyse, c'est celui de la temporalité. Ainsi, l'appareil photographique invente et trouve une temporalité singulière, celle du « ça a été » barthésien, et plus précisément, celle d'une utopie gisant dans le passé et « nous » y attendant. « Nous » : aussi bien l'être-ensemble que la singularité se sachant désormais attendue dans le passé et ayant, dorénavant, une tâche à accomplir. Cette adresse, qui consiste ici en une demande de dénomination, est devenue au cours du XIXe siècle une véritable destination inscrite dans le sensible de chaque photographie. On pourrait dire alors que le sensible est adressé, ce qui implique que la catégorie de passivité ne suffit plus pour le décrire. On ne saurait confondre cette adresse avec un texte déposé comme un testament qui attendrait un herméneute. C'est ce que voulait dire Lyotard avec le terme de passibilité, comme si loi et sensible ne faisaient au fond qu'un.
Ce recueil comporte la discussion autour du livre de J.-L. Déotte : L'époque des appareils, lignes, 2004, avec des interventions de Ph. Crignon (Paris VIII), P.D. Huyghe (Paris I), Cl. Amey (Paris VIII), A. Brossat (Paris VIII), S. Rollet (Paris III), M. Porchet (MSH Paris-Nord) et J.-L. Déotte. Laquelle est suivie d'interventions de J. Boulet (Paris-La Vilette) sur la projection orthogonale en architecture, de M. Bubb (Paris VIII) sur la caméra obscura comme appareil à part entière, de Ph. Crignon sur l'esthétique transcendantale et la sensibilité chez Kant, de M. Girard (Paris VIII) critiquant J. Crary, de P.D. Huyghe sur la mécanisation de l'art, de J. Lauxerois (Paris) sur Adorno et la technique, une étude de Beate Ochsner (Mannheim) sur Blow up d'Antonioni et l'entre-images, de M. Porchet sur Godard et les images numériques et de G. Teyssot (Laval, Canada) sur l'architecture plastique des années 60 et 70.
Recueil complété par une série d'articles sur les rapports entre masse et cinéma de H. Aubron et C. Neyrat, une importante réflexion de S. Rollet sur les « films témoins » (S. 21, Shoah) et une contribution de S. Liandrat-Guigues sur l'univers culturel de Visconti. Le livre s'achève par une réflexion de Cl. Amey sur la littéralité de Kafka.