Appelez-moi James

Il était français, peintre et se nommait Jacques-Joseph Tissot. Après la chute de la Commune, en 1871, il émigra à Londres et dès lors se fit appeler James. De l'ère victorienne, il avait tous les conformismes : les jolies femmes toilettées et les raffinements d'une société privilégiée étaient ses sujets de prédilection. Il passait pour un virtuose en matière de promotion personnelle, soignant son allure vestimentaire et recevant ses visiteurs, selon le vipérin Edmond de Goncourt, «dans un atelier précédé d'une antichambre où il se trouve, en tout temps, du champagne frappé, et autour de son atelier un jardin où l'on voit toute la journée un domestique en bas de soie occupé à faire reluire les feuilles des arbustes».

Jusqu'au jour où Kathleen Ashburnham Kelly, baptisée «la mystérieuse», interrompit brutalement ce voyage aux confins de l'arrivisme, au moment même où Tissot parvenait au faîte de sa gloire...

En faisant revivre cet étonnant personnage, Marie de Varney nous conte une histoire enflammée d'ambition et de passion, où l'artiste, déchiré entre la nécessité de briller et l'indispensable recueillement qu'impose son art, risque de se perdre à jamais...