Architecture, élevage et société en montagne

Celui qui sillonne les vallées des Pyrénées luchonnaises ne remarquera peut-être pas immédiatement, au détour du bocage, ces quelques nouvelles granges dressées à l'écart des villages. Différentes des bâtiments d'élevage traditionnels, dont elles n'en ont d'ailleurs pas encore la patine, mais sans provocation, harmonieuses sans esthétique gratuite, toutes vivantes de leurs troupeaux et rassurantes comme l'outil agricole remisé au coin du champ, elles s'inscrivent dans le paysage montagnard qu'elles rajeunissent sans ostentation. C'est le signe d'un troupeau, d'une exploitation agricole, d'une famille. C'est le symbole d'une capacité d'entreprendre, d'une innovation technique, d'une action volontaire de développement agricole et rural, au sein d'une société montagnarde toujours à la recherche de son lendemain. C'est aussi la trace dans la société, l'économie et le paysage, d'une action de recherche conduite dans le but de construire, avec les éleveurs eux-mêmes et la collaboration des professionnels de l'aménagement, des bâtiments d'élevage comme moyen prédéterminé pour aider au développement intégré d'une zône difficile. La démarche n'est pas banale. Très documenté et abondamment illustré, l'ouvrage décrit les principaux résultats d'une opération expérimentale effectuée dans trois vallée du pays de Luchon : Oueil, Larboust et Pique. Cette expérience rend compte des relations entre société, technique et paysage et permet des propositions pour "une anthropologie du bâti agricole".