Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 331 pages
Poids : 1092 g
Dimensions : 21cm X 27cm
ISBN : 978-2-271-13213-0
EAN : 9782271132130
Quatrième de couverture
Atlas critique de la Guyane
La carte n'est pas le territoire. Oeuvre de l'esprit, interprétation de l'espace, elle est restée longtemps l'apanage du pouvoir, l'expression des dominants, véhiculant des représentations partiales, douteuses ou orientées. Une mise en ordre qui fabrique parfois l'ordre bien réel de nos sociétés. Dressé dans les années 1970, ce constat critique bouleverse encore aujourd'hui la lecture des cartes.
Cet atlas s'inscrit dans ce mouvement intellectuel en plein essor : il se veut être un exercice de cartographie critique appliquée à un espace donné. Les auteurs, géographes spécialistes de la discipline, ont choisi la Guyane - mais leur méthode pourrait s'appliquer à n'importe quel « terrain » - parce qu'elle forme un espace singulier, une « île » méconnue, rebelle aux méthodes classiques de représentation (par l'immensité du massif amazonien, difficilement accessible). Région à forts enjeux politiques et économiques, ses cartes voient s'affronter des visions très différentes, des divergences de regards sur l'Histoire.
Cet ouvrage questionne des cartes existantes en procédant à une analyse virtuose de tous les grands problèmes de leur fabrique (confiner, délimiter, détecter, collecter, nommer) à leur usage (mesurer, planifier, révéler, figer, relier). Il traite aussi des thèmes cruciaux de cet espace en produisant pour ce faire des cartes originales sur les frontières, le littoral, la forêt, les circulations, l'orpaillage, la toponymie, la topographie, le foncier, l'urbanisme, les relations géopolitiques, la biodiversité... Tandis que les deux derniers chapitres « Imaginer, la Guyane par les cartes » et « Oublier, le blanc des cartes » réinterrogent la carte jusque dans la logique de ses suppositions ou de ses omissions.
En multipliant les points de vue, cet atlas fait émerger les co-vérités d'un territoire, divers, complexe à décrire, sans jamais pouvoir y arriver complètement, comme s'il y avait pour cette « île » et le monde en général une impossibilité, un « in-cartographiable » irréductible.