Attention et somnolence au volant

Le point sur

Entre 2002 et 2006, le nombre de personnes tuées sur les routes françaises a diminué de 43 %, passant sous la barre symbolique des 5 000 morts par an. Un résultat spectaculaire dû principalement à l'installation d'un grand nombre de radars automatiques et à la lutte contre l'alcoolisme au volant. Peut-on faire encore mieux ? Comment diminuer le nombre de victimes ? Parmi les différentes pistes possibles, certaines visent les véhicules (innovations technologiques), les infrastructures routières, le droit ou la formation des conducteurs. Un des domaines de recherche les plus passionnants s'attache aux automobilistes eux-mêmes et à leur capacité à accomplir cette tâche d'apparence anodine, mais tellement complexe, de la conduite.

Car la conduite est bien, en réalité, un exercice terriblement compliqué : conduire une voiture sur une autoroute chargée, piloter une moto sur un périphérique, transporter des enfants pendant un long voyage, affronter la neige, la pluie, le verglas, entendre sonner son téléphone, lutter contre l'endormissement... Les troubles peuvent être propres au passager (fatigue, pathologies du sommeil, effet de médicaments, etc.), internes au véhicule (attitude des passagers, par exemple) ou externes (autres véhicules, environnement immédiat, publicités, etc.). Globalement, différentes études ont permis de montrer que les défauts de vigilance et d'attention interviennent dans plus de 25 % des accidents.

Depuis 2004, 150 chercheurs français participent, dans le cadre du Predit, à des travaux pour explorer les problématiques de l'attention et de la vigilance. Rassemblés au sein du Réseau Éveil, Sommeil, Attention et Transport (RESAT), ils ont publié un livre blanc dressant un état des lieux complet sur cette question. Le présent ouvrage résume, pour le grand public et les acteurs de la sécurité routière, les résultats très prometteurs de ces recherches.