Aussi long que le silence

Une vieille maison rongée par l'humidité, abritant une famille dont le père a disparu.

Dans la fratrie, c'est la guerre. Le fils aîné brime les petits dès que la mère a le dos tourné. La mère, elle, attend le retour de son mari qu'elle croit toujours vivant. Mais une odeur insupportable envahit bientôt la maison.

Le fils aîné décrète que l'air est pollué par un nuage. Il prend l'ascendant, séquestre sa famille sous prétexte de la protéger. Il cherche surtout à cacher un terrible secret...

Aussi long que le silence résulte d'une commande d'écriture du CED-WB sur le thème du confinement.

Voisin 1 : C'était un bon garçon, Geoiges. Il s'occupait bien de sa mère. Le père était mort jeune, alors Georges travaillait, il ramenait l'argent à la maison. Il donnait son salaire à la vieille, il s'occupait du ménage, il jardinait.

La voisine : Les mauvaises langues disent que la vieille ne faisait rien du tout, à part cuisiner.

Voisin 2 : Quand je lui disais « Tu ferais mieux de sortir avec nous, viens t'amuser », il répondait qu'il était occupé. Moi je pense qu'il avait peur que la vieille dise quelque chose. Alors il disait non. Il restait sagement à la maison, et il s'occupait d'elle.

La voisine : Elle en a bien profité.

Voisin 1 : Et, puis un jour, il est venu me trouver, en me disant qu'il avait quelque chose à m'annoncer. « J'ai rencontré une fille », il m'a dit. Je n'en revenais pas. « Où ça, comment ? » Il m'a raconté. Il était parti passer une journée à la mer et là-bas, sur le quai de la gare, il avait vu cette femme. Elle lui avait plu et il était allé lui parler.

Voisin 2 : Je n'y ai jamais trop cru, à son histoire. Georges était plutôt timide, je ne le voyais pas aborder une fille qu'il ne connaissait pas.

La voisine : Chacun a droit à ses petits secrets.