Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 294 pages
Poids : 700 g
Dimensions : 16cm X 24cm
EAN : 9782711617524
Avènement de l'aristotélisme en terre chrétienne
l'essence et la matière
entre Thomas d'Aquin et Guillaume d'Ockham
Quatrième de couverture
Entre 1150 et 1280, l'Occident latin hérite de la totalité de l'oeuvre d'Aristote connue aujourd'hui. Cette transmission procède d'une vague de traductions sans précédent, du grec et de l'arabe. Le transfert de la philosophie antique au moyen âge latin est aussi accompagné, parfois précédé, d'interprétations arabes et de médiations néoplatoniciennes. Soudainement enrichis par ce vaste corpus et affrontés à des théories nouvelles et concurrentes, les Latins mettent en place des stratégies d'assimilation.
Par l'étude des textes et de leurs contextes d'énonciation, ce livre restaure le témoignage de ces entreprises. Il privilégie deux problématiques. La première naît de lectures arabes de la Métaphysique d'Aristote: l'ontologie d'Avicenne pliait le naturalisme aristotélicien aux exigences d'un monothéisme créationniste et faisait place à une pensée de la contingence: à Paris, la réception de cette interprétation promue par la critique qu'en avait faite Averroès génère une succession de débats sur l'être et l'essence. Ces disputes sont fertiles d'élaborations transversales sur la temporalité et l'historicité du monde sur la possibilité des choses, et sur le statut des relations. Centrée sur la notion de matière, la seconde problématique restitue la matrice de difficultés théoriques que rencontraient les lecteurs latins des Libri naturales d'Aristote pour en mettre les principes au service de leur cosmogonie et de leur anthropologie. De Thomas d'Aquin à Guillaume d'Ockham, la délicate neutralisation de ces difficultés tourne parfois à la condamnation, mais provoque aussi la remise en question de présupposés scientifiques et méthodologiques jusque-là inconscients.