Balalaïka

« Le blanc de l'oubli nous expose à la lumière de nos propres interrogations.

Quand ce blanc se défragmente, on se heurte aux filtres, aux artefacts, aux aberrations chromatiques des apparences. On se met alors à croire aux couleurs, et pareil à des enfants, on cherche à toucher d'impalpables arcs-en-ciel.

J'ai suivi le mirage d'un arc-en-ciel insidieux plus de trente-cinq ans... persuadé d'être sur le point d'y arriver... de l'atteindre... de le toucher... incessamment... j'avais réponse à tout car toutes les réponses étaient à deux doigts d'être attrapées... deux petits doigts de mon contact avec un éblouissement fallacieux.

Sauf que la tempête de neige est arrivée, l'univers a disparu, et la nature immaculée de la vie s'est révélée, saupoudrée d'un milliard de questions. »

Balalaïka pose la question de la frontière entre illusion et réalité, à travers une réflexion « tendre amère » sur le carnaval grotesque des institutions psychiatriques, une critique burlesque de l'immense mascarade de nos politiques d'inclusion, ou encore une dérision féroce de l'hystérie collective excitée par nos certitudes et nos convictions. Cette oeuvre nous rappelle que nos existences sont absurdes et temporaires, mais aussi quelles peuvent, comme la musique tzigane est capable d'embraser la nuit, faire résonner l'exubérance de la joie dans la tragédie.