Biodiversité et appropriation

L'érosion de la diversité biologique est un problème d'environnement global qui a connu une reconnaissance institutionnelle lors du Sommet de la Terre de Rio avec la signature de la Convention sur la diversité biologique. Ce texte, ratifié aujourd'hui par plus de 180 pays, a la particularité de vouloir faire des droits de propriété des instruments de valorisation et de protection de la biodiversité. Il est vrai que, sous la poussée des évolutions du génie génétique, le problème de la diversité biologique s'est largement institutionnalisé sous la forme d'une opposition entre les pays du Nord et ceux du Sud au travers des idées de manque à gagner, de vols de richesse, de «biopiraterie» en ce qui concerne les ressources biologiques...

Aujourd'hui encore, le débat n'est pas clos. Si certains considèrent que les négociations internationales qui se poursuivent conduisent à l'instauration de «nouvelles enclosures», d'autres y voient, au contraire, des possibilités de développement économique et le moyen de réguler des échanges internationaux portant sur des gènes.

Un travail de réflexion interdisciplinaire est donc nécessaire pour tenter d'y voir clair et comprendre l'ampleur et la complexité des questions que soulèvent les négociations entourant la diversité biologique et les dynamiques technico-économiques en cours qui imprègnent fortement ces dernières.

Cet ouvrage, né de la tenue en juin 2000 des Journées d'étude «Biodiversité et appropriation : les droits de propriété en question», se veut une contribution à celui-ci. Des spécialistes des principaux champs disciplinaires des sciences de l'homme et de la société y livrent une analyse des enjeux posés par cette problématique des droits de propriété dans le domaine de la diversité biologique.