Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 395 pages
Poids : 423 g
Dimensions : 14cm X 18cm
ISBN : 978-2-36374-060-1
EAN : 9782363740601
Black neon
Les libraires en parlent
Lupita s’enduit le moignon de vaseline, Genesis plante au couteau un ado à la mâchoire carrée, Randal sent les gouttes du manque perler entre ses poils de cul au séance des Alcoolique Anonyme, Jacques dans une hallu décide de tourner son film Black Néon que la planète cinéma attend et délire depuis son chef d’œuvre de jeunesse, Fleurs Fanées. Une chose est sûre : Tony O’Neill is back in town !
Los Angeles est le décor où se croisent les personnages de Tony avec une vitesse et une fureur dignes de Roberto Rodriguez. La langue sèche, parfois chirurgicale de O’Neill, qui raccordait si bien avec la réalité de la dope, est devenue cinématographique. Les descriptions sont des aiguilles véloces et pointues, les dialogues de la came efficace et le drame est lancé à tout blinde dans les veines du lecteur.
Jacques quitte Paris pour la faune et la flore toxique d’Hollywood ; Lupi et Genesis se retrouvent aux prises avec des sorcières ; Keny Azura grand producteur de la Mecque ramone le gosier d’une pute russe en pensant à Black Néon. Tous sont tenus par les veines à L.A. et ses machines à produire le rêve américain.
Pour qui a lu Du Bleu sur les Veines – premier roman autobiographique du même auteur, chez le même éditeur, dans la même ville - Black Néon se présente comme le premier fixe : on retrouve rarement la même sensation d’euphorie que la première fois. Néanmoins comme pour la grande dame, quel plaisir que de se vautrer encore une fois dans les faces cireuses des A.A., dans les muscles des travelos, le silicone et l’alcool de singe !
Ce que l’on continue d’apprendre avec O’Neill c’est à quel point le toxico est semblable au personnage du bricoleur, dans La Pensée Sauvage de Lévi-Strauss. Tous les deux n’ont de cesse de classer et reclasser le monde et ses composants, pour l’un c’est la nature qui est bonne à penser, pour l’autre c’est la came. Tout prend un autre sens, à commencer par les Kinder Surprise et leur boite ovoïde, parfaite pour se les mettre dans le fion. Il y a une réelle culture de la drogue, bien sur des substances mais aussi des objets, des musiques, des films, des sensations des flashs de pensée et des temps infinis de réflexions. O’Neill fait partie de ses chantres.
Plutôt que de suggérer, l’écriture cinéma de O’Neill claque et dit. L’une des grandes idées de son œuvre est là écrite : les camés, les lieux de défonces et leurs objets forment un seul et immense organisme vivant, à la peau tendue transpercée d’aiguilles, aux poumons emplis de vapeurs chimiques.
Black Néon propose en épilogue sa propre critique, O’Neill nous permet de nous positionner une dernière fois face à ses personnages, de les repenser à l’intérieur du bouquin. Plutôt fair-play de la part de quelqu’un qui nous a balancés en pleine montée de free base et tenu sous le joug de ses lignes.
Quatrième de couverture
Black Néon
Le réalisateur français Jacques Seltzer débarque à Los Angeles pour tourner Black Néon. Hollywood attend beaucoup de lui mais il s'en fiche - ce qu'il veut, c'est être le héros de son film en plongeant dans un monde interlope où évoluent Jeffrey le junkie, Randal l'ex-junkie, Rachel le trans, Lupita la manchote et Genesis la putain... Action !
- C'est aussi simple et compliqué que ça. Je tiens à cerner le rêve américain. Ensuite, je lui fais l'amour... avec mon appareil photo, tu comprends ? Peggy lui adresse un regard incrédule.
- Le rêve américain ?
- Oui.
- Et tu lui fais l'amour ?
- Oui.
- Avec ton appareil photo ?
- Exactement !
Peggy balaie le petit resto du regard avant de dévisager Jacques d'un air narquois :
- Tu crois vraiment que tu vas trouver le rêve américain dans une chambre du motel De Ville ?
« Tony [O'Neill] a fait avec la musique comme avec la piquouze : il n'a pas persévéré. Désormais il écrit des romans. Des auteurs aussi importants que Jerry Stahl, Barry Gifford, James Frey et Dan Fante l'affirment : s'il est un musicien raté, Tony O'Neill est surtout un écrivain sidérant. »
Benoît Sabatier, Tecknikart
« Tony O'Neill [...] n'insiste pas sur les dérives de la drogue [...] en cherchant à exagérer ses effets.
Au contraire, il privilégie un style neutre, efficace dans la narration, pour exposer progressivement ses personnages, leur donner du poids. [...] Plutôt que d'un William Burroughs, [O'Neill] est proche d'univers à la Hubert Selby Jr, Chuck Palahniuk,
Irvine Welsh, Elmore Léonard. »
Lionel Destremau, Le Matricule des anges