Blessures d'école

Lieu est mémoire

Le mot qui me vient spontanément à l'esprit quand j'entends prononcer « échec solaire, élève en échec... », c'est malentendu, constatera l'auteure sur les flots d'élèves en échec que charrie l'Éducation nationale. Son ouvrage est son journal de route qui nous fait état au fil des ans d'une non-rencontre entre des enseignants et des élèves ; mais aussi son passage de la lumière à l'ombre qui lui a permis de mesurer l'impact du regard porté par certains enseignants rejetant sans vergogne l'élève désormais empêtré, qui n'attendait, pour renaître à l'excellence, qu'une attention.

Les enseignants nient l'idée que la solution à leur échec de prof puisse venir d'eux, et pourtant leurs trajectoires restent désespérément parallèles à celle de leurs élèves. Ces pages mettent en évidence que la bienveillance ne suffit pas car il faut d'humanité aimer ses élèves pour éviter cette tragédie d'échec, d'ignorance, et de rejet qui touche trop d'enfants scolarisés. L'auteure avouera son impossibilité à infléchir ce regard définitif porté avec lucidité sur l'échec scolaire et ouvrira son cabinet de coaching scolaire. Ce livre remonte le cours de son histoire tant professionnelle que personnelle de sa démission à la rencontre avec elle, petite fille qui avait tant aimé l'école. Catherine Babic voudrait simplement mais humainement faire en sorte de transmettre à ces enfants « l'envie d'avoir envie... »