Bleu de terre

Des villes, des îles, grecque ou indonésienne, Guatemala, Algérie, Cévennes, un lac de Savoie : des vies soudain basculent sur une terre devenue village d'errance. Et l'on glisse aussi à plusieurs reprises dans un futur pas très éloigné où demeure la trace de migrations surprenantes, où l'on côtoie une guerre qu'avancées technologiques et violence généralisée rendent incompréhensible, où aujourd'hui est déjà demain dans le temps incertain que nous vivons.

Cependant ces nouvelles ne manquent pas d'avoir des liens profonds entre elles. L'exil, intérieur ou politique, est un lien sous-jacent. « L'exil est une violence qui s'exerce sur nous, qu'on fait supporter aux autres », dit l'un des personnages.

Ceux-ci sont vus à l'heure où ils essaient de donner sens à leur vie par un départ, une révolte, un jeu, une attente patiente, une rupture amoureuse, ou par une quête spirituelle, leurs tentatives fussent-elles maladroites. Ces romans minuscules nous font ainsi curieusement ressentir une résistance au malheur du jour, problématique et réelle à la fois, que l'on peut appeler simplement plaisir de la lecture.