Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 325 pages
Poids : 372 g
Dimensions : 14cm X 22cm
EAN : 9782213624518
Quatrième de couverture
FAYARD
Parution le 17 août
Quitté par sa compagne quelques semaines auparavant, Louis Blaise, photographe marginal, arrive à Bombay pour essayer de retrouver Mireille, spécialisée dans les rituels de mort. Il va la chercher longtemps, mais au fond, n'est-il pas là pour autre chose de plus essentiel : réinventer sa vie, voire abolir cette distance douloureuse entre le monde et lui ? Bombay, ses fêtes religieuses énigmatiques, ses bas-fonds tentaculaires, sa décomposition perpétuelle, n'est-elle pas la ville idéale pour accomplir sa métamorphose ?
Un dénommé Bruard, ingénieur activiste, essaie de l'accaparer un moment, mais Louis se méfie surtout s'il s'agit de le protéger des tentations. Car c'est bien avec la fascination qu'il a rendez-vous, et, tombé sous le charme d'une star du cinéma local, aperçue comme fatalement sur une affiche, il finit par la rencontrer et devient son esclave. Au gré d'un amour sans espoir dont il ne veut plus s'échapper, il se laisse aller à sa perte-une perte subie, désirée, un salut.
D'un romantisme grinçant à la gloire de Bombay, encadré par les parades de Ganesh, ce roman n'est pas moins celui d'une conversion amoureuse, d'une oblation masochiste qui donne forme à l'existence d'un être à l'abandon, privé d'élan vital, privé d'amour.
Et de même le personnage de Louis est gagné par la grâce lancinante d'une ville, de même, avec le roman d'Yves Charpentier le lecteur se découvre plus sensible au rayonnement des mots qu'il pensait connaître, et c'est par l'effet d'une écriture classique, obsédante, qu'il s'attache à chaque moment de cette lente histoire.
Né à Troyes en 1959, Yves Charpentier fait Centrale et l'Ena. Il travaille successivement dans les relations économiques internationales (Ministère de l'Economie), puis au cabinet du Ministre des Affaires Etrangères (Hubert Védrine), avant de partir comme consul général à Bombay en 1999. Après un séjour à New Delhi entre 1990 et 1993, puis à Bombay entre 1999 et 2003, il publie un premier texte sur l'Inde, Le musée emporté ( éditions Kailash, 2001) ; suivi de La gloire du rapporteur (Calmann-Lévy, 2003) où il est question de la transfiguration d'un petit bureaucrate par le voyage et l'écriture ; et du Livre de Naïm (coll. « Lignes et Manifeste », Léo Scherr, 2004), un récit à huit voix autour de la figure de l'autre, de l'exilé.
« Je ne sais pas où est Mireille. Je ne l'ai pas trouvée en arrivant ici. Je me suis installé dans l'hôtel qu'elle m'avait indiqué. Le Goodwill. Elle n'y est pas. Elle n'y a même pas mis les pieds. Mais est-ce vraiment elle que je suis venu chercher ? Était-ce mon tour de m'humilier, de m'accrocher, après cette lettre qui ressemblait à un adieu, à une de ses oraisons funèbres ? Ou bien quoi ? Serais-je venu chercher l'inspiration ? Une idée de reportage sur les fêtes de Bombay ? Voir les fêtes à distance, coller dessus des images pour ne plus entendre le battement des coeurs derrière. Pour ne plus jamais y succomber, pour finir par admettre que c'est la seule manière de regarder les fêtes, les turbulences des vivants : à distance.
L'avion avait commencé sa descente quand j'ai voulu remplir ma fiche d'immigration. Il fallait y annoncer le but de son voyage. On avait le choix entre Tourism, Employment ou Other. Si on retenait Autre, il fallait préciser, fatalement. Naïvement j'ai commencé à mettre : Rejoindre Mireille. Mais j'ai senti que ça n'allait pas. »