Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 189 pages
Poids : 330 g
Dimensions : 15cm X 23cm
ISBN : 978-2-917411-06-3
EAN : 9782917411063
Brassages
bières, légendes & recettes
Quatrième de couverture
Mon cher Jean-Paul, ton «dictionnaire amoureux» de la brasserie s'est pointé dans mon hiver morvandiau comme un rappel de mémoire à nos origines lorraines. Labellisés Champigneulles, Vezelise, Meuse, Slavia, Amos, Mützig, Saint-Nicolas ou Meteor, les bocks de notre enfance ont sans doute contribué à nous forger des âmes durablement buveresses. Récemment, avec Itinéraire spiritueux, j'ai fait mon «coming-out» de trinqueur. J'y ai dévoilé mes précoces rinçages, à l'âge des dents de lait, quand, mascotte des bistrots où mon père tapait le carton, j'ai commencé au bas de l'échelle avec la limonade, avant de passer au panaché et peu après à la bière non coupée. En méditant, quarante ans plus tard, sur ce qui fait la complexité de certains caractères, cette alchimie secrète et souveraine, je constate que les paroissiens élevés uniquement au jus de vache ne tournent pas comme ceux qui ont grandi dans des provinces joyeuses où les grands-mères mettaient un peu de spiritueux dans les biberons, selon de vieilles traditions vosgiennes. L'Alsace est un territoire que se partagent Bacchus et Gambrinus. À l'âge où l'on jette sa gourme, j'ai renoncé à la mousse du roi pour les nectars du Dieu de la vigne.
C'est du culte de la divinité pamprée que je suis resté le fidèle. Ma dévotion depuis longtemps est bachique. Mes rares infidélités au vin, je te les dois puisque j'ai toujours eu le privilège d'être le premier goûteur de tes expériences de brasseur amateur. Toutes ces bières, brunes, rousses, blondes et vertes et les bizarreries gauloises que tu ressuscites dans ta souillarde-laboratoire, à base de châtaignes, camomille, lierre de terre, orties et autres botaniques extravagantes, je les retrouve, savamment expliquées dans ton manuel de brasseur domestique. Joyeuse ripopée de recettes culinaires, de procédés ancestraux, mêlée de farces et jouasseries, de confessions romanesques où se confondent «gauloisement» brassages et embrassages, tout un art de vivre boutiqué par un solitaire un peu mélancolieux (ah ! les âmes grises du plateau lorrain !), mais qui ne se fait pas prier pour entonner l'hymne à la joie dès qu'il aperçoit un cotillon. Longue vie à toi, mon cher pays et voisin !
Gérard Oberlé