Brautigan, un rêveur à Babylone

Keith Abott, lui-même poète et romancier, fut pendant 18 ans l'un des plus fidèles compagnons de Brautigan. Cette biographie très personnelle est donc un formidable témoignage sur les sixties psychédéliques de San Fransisco, la vie échevelée à Haight Street, et les happenings beatnicks. On y croise entre autres Robert Creeley, Ginsberg, et Gary Snyder. On y apprend aussi l'adulation dont Brautigan était l'objet de 67 à 74, la maniaquerie avec laquelle il rédigeait ses ouvrages, etc... Ensuite, c'est sa vie dans la ferme du Montana, avec des voisins aussi fameux que Peter Fonda, Thomas Mc Guane et Jim Harrison. Excusez du peu I Puis vient le temps de la paranoïa. Brautigan est alors cet alcoolique acerbe qui tait le vie autour de lui, avec des lubies comme cette attirance malsaine pour les armes à feu. Mais même à cette époque de déclin, reste avant tout l'immense écrivain qui, deux jours avant de se suicider, écrivait encore des poèmes-joyaux causant de mort, d'amour, de désastre et de fatalité.