Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 71 pages
Poids : 90 g
Dimensions : 12cm X 21cm
ISBN : 978-2-87282-773-2
EAN : 9782872827732
Buffet chinois
all can you eat
pièce néo-absurde
Quatrième de couverture
Pa : Soleil, soleil.
Ma : Le soleil brûle...
Pa : ...ronge les cellules une à une...
Ma : ...les grignote comme de minuscules bonbons.
Pa : Mmmm... comme c'est bon.
Tatane : Mon bronzage ne sera pas à la hauteur. Les copains riront de moi.
Choupette : Quand ?
Tatane : Au retour.
Choupette : Quel retour ?
Tatane : Au retour des vacances.
Choupette : Il n'y a pas de retour. On va rester ici. Nos os vont blanchir et sécher, devenir de la poudre qui s'envolera au vent sans que personne ne le sache.
Tatane : Les vacances ! On croit que ça ne finit jamais, on met le gros orteil dans l'eau en soupirant et puis hop, on se retrouve assis sur les bancs d'école.
Choupette : Enculé.
Tatane : Toi-même.
Ma : Bouches sales, allez-vous vous taire ?
Pa : Respire, Ma, respire !
Ma : Parfois j'en ai assez. La vaisselle qui n'arrête pas de s'accumuler dans l'évier, la poussière, le chien à promener.
Choupette : Menteuse. Vous avez tué Ratafia pour qu'on puisse prendre ces stupides vacances.
Ma : Ils avaient dit pas d'animaux !
Une famille déjantée et éclatée passe ses vacances au bord de la mer dans l'attente de la fin du monde.
Pa, Ma, Tatane et Choupette vivent de leurs propres obsessions, fantasmes et autres frustrations en se référant à leur bible commune : un dictionnaire qui, à défaut de donner un sens à leur vie, précise au moins le sens des mots qu'ils déversent dans les flots de leur pathétique vacuité.
En attendant la vague fatale et inéluctable, ils s'amusent à se torturer mutuellement et à se consacrer à leur plaisir favori : bouffer, engloutir, avaler... le buffet chinois qui s'offre à eux.
Une fable allégorique, surréaliste et apocalyptique nous mettant en souriant le nez dans la puanteur d'une humanité qui se désagrège dans ses propres contradictions.
Le jury québécois qui a attribué à cette pièce le Prix Gratien-Gélinas 2007 a souligné la qualité et l'usage original et cinglant de la langue. Une langue « alerte, précise, qui se joue d'elle-même et qui devient l'objet même du texte, les personnages se servant du langage pour reconstruire le monde. »