Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 494 pages
Poids : 750 g
Dimensions : 16cm X 24cm
ISBN : 978-2-84586-872-4
EAN : 9782845868724
Burundi 1972
au bord des génocides
Quatrième de couverture
La crise de 1972, appelée ikiza - le fléau - par les Barundi, est la plus grave vécue par ce pays avant la guerre civile qui l'a déchiré entre 1993 et 2003. Une rébellion éclate le 29 avril 1972, accompagnée de tueries contre les Tutsi du Sud du Burundi. La répression qui se développe en mai et juin suivants touche non seulement les populations hutu de cette région, mais s'étend aussi à l'ensemble du pays. Elle vise tout spécialement les Hutu instruits : cadres, fonctionnaires, commerçants, paysans aisés, et surtout les étudiants et les élèves du secondaire. C'est notamment cette purification « ethnique » des écoles qui a amené les observateurs de l'époque à parler de génocide. Sous la pression internationale, en particulier celle de l'opinion belge, les massacres diminuent puis s'interrompent en juillet 1972, non sans des flambées qui se poursuivent jusqu'en 1973.
Aucune étude approfondie de cette crise majeure n'existait. Les auteurs connaissent le Burundi depuis plus de trente ans. Ils ont rassemblé la documentation qu'ils avaient constituée à l'époque (Jean-François Dupaquier était sur place et Jean-Pierre Chrétien avait tenté d'alerter l'opinion française), ils l'ont complétée par des enquêtes orales menées dans plusieurs régions du pays entre 1999 et 2002 et par l'exploitation des archives diplomatiques françaises et belges, récemment ouvertes.
Les nombreux documents et témoignages livrés par les auteurs sur ce génocide des élites hutu aideront aussi à réfléchir sur le génocide des Tutsi au Rwanda en 1994. L'un et l'autre s'insèrent dans un engrenage de crises du même type, qui ont déchiré cette région d'Afrique depuis le début des années 1960 selon la même logique d'un racisme interne manipulé par groupes politiques extrémistes. Les analyses portent aussi sur la construction des propagandes contradictoires et sur le jeu, souvent ambigu, des puissances étrangères