Le travail en Europe (XIXe-XXe siècles)

Ce nouveau numéro des Cahiers d'histoire immédiate est consacré à l'histoire du travail depuis le début du vingtième siècle. Dans une période où la pandémie du COVID 19 a totalement bouleversé la relation des actifs à leur métier, la mise en perspective historique permet de mieux comprendre les mutations plus contemporaines et les difficiles adaptations qui ont été en oeuvre durant cette dernière année. Car le travail dans les sociétés industrialisées est incontestablement au coeur de l'organisation de la vie quotidienne de chacun : il est le marqueur du temps quotidien, hebdomadaire, annuel, défini par la Loi, mais aussi des rythmes collectifs et des périodes dites du « hors travail », moments de divertissements ou de loisirs.

La crise sanitaire soudaine de l'hiver 2020 a été un moment inédit de l'histoire contemporaine, dans le sens où le coup d'arrêt généralisé des « confinements » a imposé de réfléchir à de nouvelles formes d'organisation du quotidien de chacun. L'usage du numérique a été un palliatif technique efficace pour bien des professions - notamment dans le secteur tertiaire -, mais il n'a pas vocation à se substituer durablement pour tous à l'existence de ces lieux de travail où se forgent des usages, des savoirs, des savoir- faire communs, des cultures professionnelles, et des relations sociales qui dépassent bien largement la seule « production » individuelle. La pandémie a montré toute la complexité d'une organisation du travail qui ne peut se comprendre sans ce regard rétrospectif. Envisagée par la longue durée dans un dossier coordonné par Laurent Dornel au travers d'analyses essentiellement historiques, cette histoire du travail est complétée par des approches plus contemporaines.