Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 396 pages
Poids : 616 g
Dimensions : 17cm X 22cm
ISBN : 978-2-07-013468-7
EAN : 9782070134687
1913-mars 1914
Quatrième de couverture
Cahiers 1894 - 1914
XII
L'année 1913 voit se poursuivre la série des petits cahiers cartonnés répertoriés de K à Q. Valéry consacre de nombreux passages à l'entreprise des Cahiers pour tenter de faire le point sur ses desseins et ses méthodes. C'est déjà le ton de ce qu'il appellera plus tard les « Mémoires de Moi ». Investi depuis des années dans l'élaboration de ce qu'il nomme « My Psychology », il revient, avec le but affirmé de « se faire des concepts plus purs », sur des notions déjà examinées : le rêve, la mémoire, l'imagination, la surprise, mais aussi le hasard. Il revendique l'opposition entre sa démarche et celle du philosophe, et désigne comme l'aboutissement de sa réflexion la représentation du « fonctionnement d'ensemble » du vivant « monde, corps, esprit ». Esquissant un autoportrait assez explicite, il analyse en moraliste un Ego cherchant en lui la généralité de l'humain. Ce qui frappe c'est l'attention accordée à la question religieuse, l'abondance et la régularité des réflexions dans les Cahiers de cette période. Faut-il y voir un écho des discussions nées de la crise moderniste qui secoue alors le monde catholique ? Ou y repérer une tentative d'interroger le mystère du croire ?
Valéry d'autre part réfléchit depuis quelque temps à l'édition possible de ses anciens poèmes, mais le retour à l'écriture poétique n'est pas encore installé. C'est la guerre qui amènera le futur auteur de La Jeune Parque à se réfugier dans un labeur de « moine du Ve siècle ». Avant 1914, nulle trace de l'élaboration du poème dans les Cahiers. Si des passages traitent de la poésie, c'est pour préciser un idéal plus que pour définir un but précis.
Joint à ces Cahiers, un petit carnet ouvert en août 1914 est un document remarquable par sa variété. Elément parallèle des chantiers valéryens, il contient le premier jet de passages développés ensuite dans les Cahiers. D'août à octobre 1914, Valéry tient aussi un journal, ce qui est rare chez lui. Il note non pas ses réflexions sur un moment tragique, mais des détails de son vécu. Mais surtout le carnet apporte des éléments éclairant la genèse du grand poème. Complément bref du dossier de brouillons, il contient des bribes de vers qui cherchent leur forme définitive et trouveront leur place dans les diverses séquences de La Jeune Parque.