Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 186 pages
Poids : 420 g
Dimensions : 19cm X 24cm
ISBN : 978-2-247-18992-2
EAN : 9782247189922
Séduction et peur des images
Quatrième de couverture
Ce numéro des Cahiers de la justice est consacré aux images de la justice pénale telle que différents supports la présentent. Cette histoire commence au XIXe siècle où la publicité des audiences rend visible le travail de la justice proprement dit. Pour la première fois, l'opinion publique, à travers la presse, dispose d'une fenêtre de visibilité. Ouvert sur le public, le procès pénal suscite l'attention des illustrateurs. Les photographes et les dessinateurs vont projeter leur regard imagé vers leur public. Qu'elle effraie ou qu'elle dénonce, la scène judiciaire ouverte véhicule une dénonciation par le rire. Il en résulte une véritable désacralisation de la justice. Le prétoire s'efface derrière les lectures partielles et partiales des caricaturistes comme s'il fallait un antidote à l'expression de la peur qu'inspire la puissance de juger : ainsi ce dessin (ci-contre) de l'Assiette au Beurre de 1903 qui présente une jeune paysanne victime de ce que nous appellerions un abus sexuel, bien seule devant trois juges sévères, assoupis ou distraits.
Au XXe siècle, l'interdit de l'image judiciaire qui date dans notre pays de 1954 renforce la présence des dessinateurs et des chroniqueurs judiciaires. Il stimule aussi la création de documentaires lancés par des producteurs de télévision dans une perspective critique au risque de rencontrer la censure. Ce qui pose la question de savoir si, au XXIe siècle, il ne faut pas ouvrir l'accès au prétoire aux caméras à condition toutefois d'en encadrer l'usage. L'oeuvre de justice serait ainsi visible comme c'est maintenant le cas dans toutes les juridictions internationales et d'autres pays. Ce qui lui donnerait un supplément de légitimité démocratique et affirmerait, dans les procès à dimension historique, sa contribution à la mémoire collective.