Rayon Droit social et du travail
Cahiers de la justice (Les) - Revue de L'ENM, n° 1 (2024). Vertus et dévoiements du sport

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 168 pages
Poids : 368 g
Dimensions : 20cm X 25cm
ISBN : 978-2-247-23029-7
EAN : 9782247230297

Vertus et dévoiements du sport

Chez Dalloz

Série | Cahiers de la justice (Les) - Revue de L'ENM
Paru le
Broché 168 pages
Michaël Attali, Laurent Davernas, Nicolas Hourcade et al.
Professionnels

Quatrième de couverture

Nés au VIIIe siècle av. J.-C., les jeux panhelléniques ont très tôt été un culte politique et religieux dans la cité grecque. À cette époque, les récits homériques lors des funérailles de Patrocle résonnent dans la ville d'Olympie où se célèbrent les premières olympiades. À l'inverse de Rome qui privilégie les jeux du cirque, le sport grec est une compétition pacifique et spectaculaire mais aussi une alternative aux combats guerriers. Au terme d'une longue occultation, l'olympisme renaît au XIXe siècle en Angleterre. Dans la ville de Rugby, Thomas Arnold, directeur du collège de la ville restaure le sport comme apprentissage des règles sociales et morales pour la jeunesse. Promue par les « chevaliers du ring, du stade et de la piste » - boxe et football pour la classe ouvrière, rugby et aviron pour les universitaires - la gloire sportive remplace ou prépare - on ne sait trop - les prouesses du champ de bataille sur fond de stratification sociale.

Cette ambivalence n'a pas quitté depuis le monde du sport. Quand Pierre de Coubertin, imprégné de culture hellénique et d'anglomanie, s'en empare, il y voit un projet démocratique destiné à promouvoir l'égalité entre les hommes. L'olympisme animé par un égalitarisme social récompense l'effort mais il reste un idéal. Symbolisé par la flamme olympique et ses anneaux représentant les couleurs de tous les drapeaux du monde, c'est « le feu le plus puissant de l'humanité », écrit Coubertin même s'il en exclut les femmes, parmi d'autres.

Cet écart entre les idéaux du sport et ses réalisations demeure. Les activités sportives cachent nombre de dévoiements révélés par les affaires judiciaires. L'engouement pour le sport dans les sociétés modernes connaît en effet des dérives telles que la monétarisation de la performance, le dopage, la corruption, les abus d'autorité dont la politisation n'est pas le moindre. Les violences sexistes et sexuelles révélées dans ce milieu par les témoignages courageux des femmes sont les plus délicates que la justice ait eu à traiter récemment.

On ne saurait oublier la présence du sport dans les services de la justice. Le projet de socialisation par l'activité sportive de jeunes issus de milieux sociaux marqués par l'inégalité et la pauvreté est mis en exergue par la Protection judiciaire de la jeunesse. L'administration pénitentiaire n'est pas en reste avec notamment la création des moniteurs de sport au profit des personnes placées sous main de justice. L'ambition d'une socialisation par le sport est au rendez-vous dès lors qu'il y a des règles à intérioriser, des consignes à comprendre, des adversaires à respecter. L'échec est toujours possible, la réussite jamais acquise d'avance, car la grandeur du sport est l'envers de sa faillibilité.

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