Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 144 pages
Poids : 425 g
Dimensions : 20cm X 24cm
ISBN : 978-2-84162-220-7
EAN : 9782841622207
Quatrième de couverture
Terre ancestrale... Terre que l'on cultive... Terre qui accueille ou repousse... Terre interdite... Terre disputée... Nostalgie de la terre... Autant de questionnements qui ont été à l'origine de ce numéro que nous avons choisi d'intituler, clin d'oeil à l'histoire, « Retours à la terre ». Car ces retours se sont produits à différentes époques, en diverses occurrences, sous des formes plurielles voire contradictoires. Et ce ne fut pas toujours la même terre.
De l'interdiction faite aux Juifs de pratiquer l'agriculture dans l'Europe chrétienne médiévale jusqu'à l'exaltation nationaliste de la terre par les courants de la droite extrême qui en excluaient a priori les Juifs, en passant par le mythe du juif errant relayé par la littérature et l'iconographie, le stéréotype du Juif étranger à la nature, « génétiquement » malhabile et inscrit dans le tissu urbain a perduré au fil des siècles. Ce serait oublier les tentatives des Juifs russes - entre autres - pour devenir paysans, à partir de la fin du XIXe siècle, que ce soit dans les colonies agricoles fondées aux États-Unis ou dans celles du baron de Hirsch en Argentine ou encore dans les kolkhozes juifs qui se développèrent à travers l'Union soviétique dans les années 1920 et 1930, surtout en Crimée et en Ukraine. Et la France elle aussi eut « ses » fermiers juifs, en particulier en Alsace où agriculteurs, marchands de bestiaux et villageois juifs liés à l'économie rurale vivaient au rythme des saisons et des activités agraires.
Pour se défaire de toute trace du ghetto et devenir de « nouveaux Juifs », d'autres firent le choix de la Palestine et partirent y manier la pioche pour oeuvrer à l'édification d'un État des Juifs.
La terre, aimée et idéologiquement investie, fait aussi l'objet d'appropriations parfois controversées, qui engendrent des conflits à l'actualité toujours brûlante.