La disparition

La Disparition est certainement le roman le plus connu de Georges Perec et peut-être le moins bien compris. Il doit sa notoriété au défi qu'il relève : écrire plus de trois cents pages sans utiliser la lettre la plus fréquente de l'alphabet, le e. S'il est indéniable d'y voir un exploit formel, le roman ne peut cependant y être réduit. Pour preuve, un demi-siècle après sa parution, il continue d'interroger. De très nombreuses oeuvres, y compris pour la jeunesse, s'inspirent toujours du procédé utilisé par Perec et de ses conséquences sur un monde fictionnel où le langage est l'objet de divers interdits ou amputations. C'est pour en permettre une meilleure compréhension que ce volume a été entrepris. D'autant que si le roman a suscité bien des réflexions, aucun ouvrage collectif ne lui avait jusqu'à présent été consacré. Le cinquantenaire de la publication du roman est ainsi l'occasion d'inviter un ensemble de chercheurs et d'écrivains à se pencher sur ce texte fondateur, pour en rénover les approches.