Carnets de mémoires

Voici trente-deux témoignages d'enfants juifs sous l'Occupation, ballotés dans des univers inconnus. Au fil de ces souvenirs, on retrouvera bien sûr les persécutions et les arrachements, les crimes commis contre des innocents, la douleur. Mais l'on redécouvrira aussi la solidarité de beaucoup de Français, du Chambon-sur-Lignon ou d'ailleurs.

Voici des parcelles de vie et d'histoire. Il y a les coups frappés contre les portes à six heures du matin, le fracas des pas dans les escaliers, la langue allemande aboyée. Il y a l'étoile jaune, la traque, les caches. Il y a les portraits de ces «Justes» magnifiques qui risquent leur vie pour recueillir des enfants, et aussi ceux des résistants juifs.

Voici les petits et grands souvenirs de ces «enfants des villes» souvent devenus des «gamins des champs». Ils racontent sur un mode intime et émouvant leurs premières leçons de ski, les chaudes effluves de foin coupé ou de fumier odorant, et même leurs expériences d'enfants de choeur. L'Histoire vue à travers les yeux d'enfants.

Chaque récit est un conte à lui tout seul. Mais c'est un conte vécu.

La dédicace d'Elie Wiesel honore «la mémoire blessée» de cette génération d'enfants cachés. Soixante ans plus tard, c'est le temps de la Mémoire. «Il faut continuer à témoigner parce qu'il y a l'obstination du crime» disait Camus.