Tables, compléments et mises à jour

Des résistances religieuses à Napoléon (1799-1813)

En marge de la Petite Église anticoncordataire, comment parler des résistances au sein d'un épiscopat concordataire qu'on dit asservi à un Empereur autosacralisé en 1806 (catéchisme impérial ; Saint-Napoléon) ?

Et pourtant ces résistances, sous forme d'abord de réticences affichées, sont présentes dans le pacte concordataire de 1801, miné par des courants gallicans. Celui des évêques issus de l'Ancien Régime se démarque de celui des évêques anciens constitutionnels. La pratique officielle du gallicanisme impérial les heurte tous de plus en plus.

La crise ouverte entre Napoléon et Pie VII, en 1808, le fiasco impérial du concile national de 1811 et enfin la parodie néo-concordataire de 1813 s'éclairent par ces résistances qui ont, par exemple, inventé une théologie cryptée de la « juste guerre ».

Ainsi s'explique-t-on un paradoxe, rarement retenu par l'historiographie : une Église concordataire en France et en Italie qui vit hors normes, pendant la seconde moitié de l'Empire, grâce à l'omnipotence des Articles Organiques toujours déniés par Rome.