Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 359 pages
Poids : 455 g
Dimensions : 14cm X 22cm
ISBN : 978-2-204-08104-7
EAN : 9782204081047
Causalité et création
réflexion libre sur quelques difficultés du thomisme
Quatrième de couverture
Quand on parle de Dieu autrement que pour le nier, tout semble permis, comme si la raison pouvait s'autoriser à (ou avait le devoir de) démissionner en évoquant, unilatéralement, la transcendance de son Objet et l'impératif, relevant de la foi, d'une incommensurabilité entre foi et raison. Ainsi en vient-on, sous couvert de préserver l'intégrité du mystère, à laisser se développer des dualismes psychologiques corrélatifs de dualismes ontologiques supposés, lesquels - quand l'esprit qu'ils habitent se refuse à sombrer dans la schizophrénie (ne faut-il pas, pour croire, savoir qu'on croit, et savoir ce qu'on croit pour savoir qu'on croit, ainsi, dans cette perspective dualiste, convoquer la raison pour lui enjoindre de s'éclipser) - tendent infailliblement, pour le plus grand dommage tant de la foi que de l'appétit de la raison, à infléchir la pensée dans le sens d'un apophatisme théologico-philosophique polymorphe. Ce dernier, en retour, soustrayant la pensée à la norme du connaissable, par là la soustrait à la norme du vrai, ainsi libère sournoisement les convoitises subjectivistes de la raison révoltée tout en la cantonnant, quant à son usage demeuré rigoureux, à la sphère appauvrissante des disciplines exclusivement scientifiques. Dieu doit bien, en vérité, être pensable par la simple raison ou raison qui sait, afin d'être pensé par la raison qui croit. Cela dit, le Dieu créateur, Sujet de la Révélation et Objet de la foi, est-il naturellement pensable? Si Dieu est Dieu, il est immobile et parfait, au point d'être son activité. S'il crée, il agit. Pour être son acte créateur sans risquer de se faire dépendre de - ou de s'aliéner dans - ses créatures (auquel cas Dieu ne serait plus qu'un mot), il doit avoir ce qu'il est, afin d'être en mesure, le possédant, de donner leur être aux créatures, mais sans cesser ni de se posséder soi-même, ni d'être (en vertu de sa simplicité) ce qu'il donne. Mais l'être de l'avoir ne saurait, semble-t-il, s'identifier à l'être doté de cet avoir, car il faut être pour avoir, à peine d'identifier contradictoirement ce qui est par soi et ce qui n'est que par un autre. Comment, dès lors, Dieu est-il possible?