Frédéric Masson est né à Paris le 8 mars 1847 dans une famille de hauts magistrats.
Du jacobinisme républicain au césarisme Dès le collège, il s'enthousiasme pour la Révolution française. Mais plutôt que de suivre ses velléités de carrière politique dans l'opposition républicaine, il s'oriente déjà vers l'écriture, sous l'influence d'Edmond et Jules Goncourt, cousins par alliance de sa sœur aînée.
Un an après son retour du camp de Châlons (septembre 1870), le jeune engagé volontaire de la garde mobile se lance dans le bonapartisme militant, considérant que son «revirement» politique n'est en fait qu'une solution de continuité. D'ailleurs, l'historien de Napoléon 1er n'aura de cesse de mettre l'accent sur le fait que l'Empereur fut le continuateur des principes révolutionnaires, mais aussi le restaurateur de l'ordre.
De l'écriture de l'Histoire
L'apprentissage de l'Histoire et de son écriture, Frédéric Masson le fait grâce à ses «rencontres» professionnelles et personnelles.
Son poste, de bibliothécaire au ministère des Affaires Etrangères, dont il démissionna en 1880, lui permet non seulement d'effectuer des recherches sur l'histoire du ministère et de ses grands ministres - comme en témoignent ses livres sur le cardinal de Bernis et sur les diplomates de la Révolution -, mais aussi de perfectionner sa méthode historique par l'organisation et le classement rigoureux des archives.
Son mariage, en 1874, avec la fille d'Auguste Cottin, ancien chef de cabinet de Rouher, va le mettre en relation avec les principaux membres de la famille impériale, qui lui donneront accès à des documents importants.
C'est ainsi qu'il consacre la plus grande partie de son travail à l'histoire napoléonienne dont ses Etudes napoléoniennes constituent l'œuvre centrale.
Parmi ses amis, Frédéric Masson compte Maurice Barrès, Albert Sorel, le grand-duc Nicolas Mikhaïlovitch de Russie et bien sûr Edouard Detaille. L'expérience partagée de la guerre de 1870, cette volonté commune de mettre leurs talents au service du pays et «cette religion du drapeau» les rapproche. Les deux hommes furent d'ailleurs en 1889 de ce premier noyau de défenseurs de l'armée française qui, à la suite de l'exposition des armées de terre et de mer, fonda la Société de la Sabretache (maintient des souvenirs des troupes, conservation des trophées, publications de récits et témoignages de soldats, fondation du Musée de l'Armée).
Il entre en 1903 à l'Académie française, dont il est nommé à l'unanimité, en mai 1922, secrétaire perpétuel.
Frédéric Masson s'éteint le 19 février 1923.
Edouard Detaille, le peintre officiel des batailles, est né à Paris en 1848.
Baigné, dès son plus jeune âge, dans l'univers napoléonien (son grand-père était fournisseur aux armées de Napoléon et ses parents recevaient de nombreux officiers), il entend alors nombre de récits épiques des campagnes du Premier Empire.
Formé dans l'atelier de Meissonier, ses premières œuvres reçoivent des critiques enthousiastes de Théophile Gautier.
Son engagement lors de la guerre de 1870 accentue son intérêt pour la peinture militaire : il a le goût de la vie militaire, qui devient le thème unique de son œuvre. Il prend d'innombrables croquis pendant la guerre, et s'en inspire pour signer en 1879 l'une de ses plus belles toiles, La défense de Champigny par la division Faron, déc. 1870.
Particulièrement fécond, il accumule la documentation et utilise la photographie pour donner plus de rigueur à ses reconstitutions historiques, mais sait aussi donner, comme dans Le Rêve, une place à l'émotion et au fantastique.
Il est invité à décorer l'Hôtel de ville, de 1902 à 1904, et l'abside du Panthéon en 1905.
Il entre à l'Académie des beaux-arts en 1892, préside la Société des artistes français de 1895 à 1898, est promu commandeur de la Légion d'honneur en 1897 et grand officier en 1910.
Il fut l'un des fondateurs de la société La Sabretache.
Edouard Detaille s'éteint à Paris en 1912.
