Celle qui mangeait le riz froid

« D'après une légende le Ciel n'ayant pu envoyer un dieu dans chaque foyer y aurait envoyé une mère pour le remplacer
Alors je la rencontre dans le riz froid que je mange seule
Aujourd'hui
je deviens le riz froid du monde »

Le choix de l'éditeur

Qui est l'auteur de cet hommage rendu à toutes les mères du monde, celles qui remplacent humblement les dieux dans les foyers ? Elle se nomme Moon Chung-hee. Née en Corée du sud en 1947, elle est l'une des figures majeures de la poésie coréenne contemporaine, mais n'avait encore jamais été publiée en France.

Ses textes rassemblés sous le titre Celle qui mangeait le riz froid ont souvent pour point de départ une réalité prosaïque : un légume, une lessiveuse de linge sale, la cuisson d'un repas, un parfum, une fleur, un examen médical. Mais l'auteure possède le don de transfigurer les choses les plus ordinaires pour en révéler la profondeur et la charge émotive. Sa poésie touche au coeur avec des mots simples. C'est pourquoi je forme le voeu qu'elle trouve, comme une flèche, le chemin qui mène au coeur d'un large public. « Une fois enfoncée dedans, qu'elle s'épanouisse en une fleur. »