Cent ans d'éducation scolaire au Cameroun

<

Telle est l'Afrique, vue par les nantis bloqués par la peur naturelle des gens sans hauteur de vue, perdus dans des conflits d'intérêts de bas étage.

Nous avons tendance à croire, la plupart du temps, que les difficultés dans lesquelles nous nous débattons nous appartiennent en propre et que les choses vont mieux ailleurs. D'où la tendance à attendre des autres des remèdes à nos maux et à fonder nos espoirs sur la générosité de nos frères humains alors que cette vertu n'est cultivée nulle part sur notre planète peuplée de loups affamés.

En Afrique, nous sommes tous, scolarisés ou non, prisonniers de nos pseudo-institutions nationales, qui en réalité, sont l'expression de besoins sans rapport avec les nôtres. Les mythes qui peuplent ces institutions et dont on nous gave à l'école puis dans notre environnement, rompent notre équilibre personnel. Nous sommes manipulés.

Je sais que le discours officiel est plein d'exhortations au changement de mentalité. Mais c'est un discours hypocrite destiné à dissimuler le mécanisme de sujétion mis en place par les stratèges étrangers avec la complicité des dirigeants autochtones. Rien de plus insidieux que l'expression <>. On ne change pas d'esprit du jour au lendemain.

Nous en arrivons ainsi au problème de l'éducation scolaire, entreprise la plus délicate qui soit et fait social le plus complexe. Je la définis comme une institution qui consiste à faire d'un enfant un adulte, à l'initier peu à peu, dès son plus jeune âge, aux joies d'une saine amitié, du service rendu de bon coeur, à cultiver en lui les sentiments de solidarité et du respect de l'autre.

Avouons que dans notre système nous sommes loin d'une telle méthode>>.

E. Atangana