Cent complots pour les Cent Jours

Qui peut penser un seul instant sérieusement que le retour de l'Ile d'Elbe n'ait pas été minutieusement préparé par Napoléon ? Ce retour est la résultante d'un complot tellement bien organisé que l'effet de surprise fut total, aussi bien pour les royalistes que pour Fouché, qui montait, de son côté, un autre complot. Dans cette période troublée, une des plus troublées de l'histoire de France, les complots se multiplient et s'entrecroisent. La 4^e guerre de Vendée, fruit encore d'un complot, est la véritable raison de la défaite de Waterloo. Plus que Grouchy, ce sont les 55 000 hommes immobilisés en Vendée qui ont manqué en Belgique. En outre, les clivages politiques actuels datent de cette époque.

L'Histoire n'est pas une matière inerte. Certes, l'événement étudié est révolu. Les acteurs n'existent plus. Mais ils ont été vivants, ils ont réagi avec leurs passions et leurs sentiments. L'Histoire est pleine de fureurs, d'enthousiasmes, d'espoirs, de déceptions et de joies.

Henri Paris, pour raconter cette période qui va d'avril 1814 à juin 1815, a pris le choix d'y introduire des personnages de composition qui évoluent dans les lieux et les faits, décrits avec la précision de l'historien : Louis Roussel, jeune chargé d'affaire à la Banque Delessert, Delphine de Sérignac, intrigante à la solde de Fouché et Mathilde de Palluy, rentrée avec son père d'émigration. Les uns et les autres agissent dans des camps opposés. Ils nous font partager leurs passions, leurs ambitions, leurs amours, leurs aventures que broyait le cours des événements.