Champs conceptuels et vécu scolaire : une révolution ?

Les politiques éducatives sont fortement interrogées aujourd'hui par la question de l'école, l'allongement des études, et l'élargissement des formations de bon niveau à des élèves qui seraient restés illettrés, il y a peu... La plus grande richesse d'une nation est le capital de compétences qu'elle réunit en son sein... Pour faire face à ces enjeux, la recherche en éducation s'est attelée au problème de mieux comprendre les processus par lesquels les enfants apprennent et développent un rapport positif au savoir et à l'apprentissage. Malheureusement elle est aussi amenée à rechercher les raisons du rejet de l'école par certains enfants et adolescents, tant il est vrai que l'extension de l'éducation à des milieux de plus en plus larges ne va pas de soi, mais au contraire constitue une véritable révolution.

Georges Nahas place son propos du point de vue du didactique, c'est-à-dire de l'étude des conditions dans lesquelles les élèves peuvent saisir le sens des contenus conceptuels qu'on souhaite les voir s'approprier... Bizarrement, mais de manière très significative, l'effort des didacticiens pour saisir la spécificité des problèmes posés par l'apprentissage de telle ou telle discipline, de telle ou telle partie d'une discipline, ou encore de tel ou tel champ conceptuel transversal, débouche sur la prise conscience qu'il existe aussi des questions générales de l'éducation, comme celles de la personne, de l'émotion, du langage, de la communication, de la logique, de la rationalité. C'est à ces questions que nous convie Georges Nahas.
Gérard Vergnaud