Charles Bedaux le magnifique (1886-1944)

Durant l'entre-deux-guerres, l'ingénieur-conseil franco-américain Charles Bedaux nourrit les chroniques économique, littéraire, sportive, cinématographique, mondaine et politique. Son système d'organisation du travail est adopté par plus de mille sociétés dans le monde, et lui permet de devenir immensément riche.

Bedaux peut dès lors s'offrir des bureaux dans le Chrysler Building, un château en Touraine et d'aventureuses expéditions, de l'Afrique subsaharienne au Grand Nord. Il gagne encore en notoriété en abritant dans son château de Candé le mariage du duc de Windsor, l'ex-Edward VIII, et de sa maîtresse américaine Wallis Simpson, le 3 juin 1937 II commet cependant l'erreur de planifier la tournée du couple en Allemagne, qui s'achève par une visite à Hitler au Berghof. Si ses ennemis en profitent pour dénoncer sa proximité avec les nazis, c'est pourtant bien à lui qu'en 1939 le gouvernement français fait appel pour restructurer l'industrie de l'armement.

Il s'engage ensuite dans une collaboration entre Vichy, le Reich et les États-Unis pour mener à bien de pharaoniques projets en Afrique du Nord. Ce jeu le dépasse et ses partenaires supposés le lâchent quand ils n'ont plus besoin de ses services. Il ne reste plus qu'à faire comme si Charles Bedaux - opportunément mort dans une prison américaine en février 1944 - n'avait jamais existé, alors que sa méthode d'organisation du travail trouve une seconde jeunesse dans les besoins de la reconstruction.

Tel est le destin fabuleux d'un génial inventeur et d'un influent homme de l'ombre.