Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 178 pages
Poids : 205 g
Dimensions : 14cm X 22cm
EAN : 9782747566100
Quatrième de couverture
«En quelques instants l'été céda sa profusion à la nuit diurne et froide, avancés sur la banquette, front contre le pare-brise, nous regardâmes la coupole de ciel, le trou maintenant boursouflé de viande épaisse, bouffie.
Alors, ce fut le déluge viscéral, une éventration de grêle et de pluie, tout le canton crayeux pris au cou par la tornade, secoué il en tomba des pierres. Aux tuiles crevées s'emboucha la tempête, par le puits ouvert au dessus des voitures cataracta la glace en débâcle, le toit de l'auto résonnait dans un tintamarre de tambour géant, l'eau entra par les portes mal jointes, par le moindre interstice jaillirent à force des bras aqueux, en un clin d'oeil l'habitacle fut investi par la trombe.
Et dans le peu de ciel qui demeurait l'orage plongea ses couteaux, et la bête du ciel hurla rocailleuse, des cailloux plein la gueule, il y eut du sang, du calcaire craché ; et la bête au moment de mourir eut un ultime soubresaut, rua d'un énorme fracas, d'une énorme lumière, ah, donnant du corps, du muscle avant de baisser la tête et de se renverser dans la fange.»
Dans une langue volontiers poétique aux accents parfois baroques, Lionel-Edouard Martin entrelace des mythes en toile de fond de ce récit. Il y a un vieil homme qui annonce les décès de la commune. Il y a le cheminement de deux adolescents dans leur propre obscurité et dans le noir de caves surplombées de grands arbres. Il y a «la poussée du désir, l'éventrement des terres creuses, la brûlure du serpent conjurée par la lumière». Il y a tout un réseau d'oppositions appelées à muer, à se fondre en une synthèse dont un orage d'été constituera l'ultime catalyseur.