Chute libre

Questions à l'auteur

Alain Germain : Pourquoi Chute libre ?

Émilie de Turckheim : Parce que c'est l'histoire d'une triple chute. Celle de sept danseurs qui, au nom de leur art mystique et macabre, se jettent dans le vide pour s'écraser au sol. Flirt avec la mort. Souci de se perdre. Souci, surtout, de dissimuler les cadavres qui hantent les placards du passé. Chute de Jean, héros sans héroïsme, prisonnier des griffes de leur danse. Chute, enfin, dans les entrailles du crime et les labyrinthes de l'esprit, tandis que le lecteur s'allonge sur le divan de monsieur Vignot, l'analyste qui lit entre les lignes du roman.

A.G. : Une histoire d'amour ?

E.T. : Dangereuse. Obsédante. Lazare et Jean. Histoire d'une passion et d'une renaissance qui poussent Jean - le narrateur du roman à qui échappe la narration - aux frontières du rêve, du meurtre et de la raison.

A.G. : Un crime ?

E.T. : Un corps tiède, bientôt froid, mutilé, vidé de son sang, troué d'une balle et retrouvé sur une dalle de béton.

A.G. : Pas de commissaire, pas d'inspecteur... mais alors... qui mène l'enquête ?

E.T. : Tout le monde. Au coeur d'un huis clos où chacun, victime sous un angle, assassin sous un autre, surveille son voisin et livre, maille après maille, l'étoffe du secret.

Chute libre

À la fois roman noir, thriller, polar, voilà un roman intense où comme dans la vie, tout compte. Pas seulement la seconde du crime mais la mémoire, les jeux de l'enfance, les amours perdues, le café de l'université... tout ce qui a laissé une empreinte sur la peau. Ici, la littérature est créature et ce sont les mots au couteau qui fabriquent le noir, l'arme du crime et l'angoisse. Une écriture qui assomme la victime et resserre l'étau autour de l'assassin.