Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 460 pages
Poids : 680 g
Dimensions : 16cm X 24cm
ISBN : 978-2-247-16164-5
EAN : 9782247161645
Cinq sur cinq, mi comandante !
contribution à l'étude des réceptions des discours politiques télévisés
2016
Quatrième de couverture
Cinq sur cinq, mi comandante !
Contribution à l'étude des réceptions des discours politiques télévisés
Il a fallu beaucoup de perspicacité mais aussi de témérité à Clémentine Berjaud pour se lancer dans une thèse sur la réception des discours télévisés d'Hugo Chávez au Venezuela. L'étude porte sur la réception d'une communication politique massive : [...] ces programmes représentent près de 146 jours de diffusion en heures cumulées (3 500 heures) pour plus de 2 600 discours, soit une moyenne de plus de 185 discours par an (un discours tous les deux jours).
Mais l'étude a une portée qui dépasse largement le contexte vénézuélien stricto sensu dans la mesure où la réception représente une zone d'ombre dans la recherche en communication politique. [...]. À lire le travail accompli on prend conscience des raisons de ce silence. Il fallait introduire une bonne dose de sociologie politique pour comprendre les raisons et les formes de la réception et particulièrement celles qui sont liées à la distribution inégale de la compétence politique.
L'auteure propose une définition incrémentale de la réception comme processus de communication dans lequel plusieurs étapes élémentaires s'enchaînent pour produire certains effets : l'entrée en réception avec l'exposition notamment, l'attention, l'interprétation avec une distinction entre réception immédiate et réception différée. [...] Pour étudier ces différentes étapes, l'auteure a mis sur pied un plan d'observation multimodal très ingénieux et exigeant à base de questionnaires, d'entretiens collectifs (focus groups), d'entretiens individuels et d'observations à caractère ethnographique. Le travail s'appuie sur un substrat théorique large [...], partant de trois postulats initiaux (les récepteurs ne sont ni atomisés, ni socialement indifférenciés, ni passifs). L'enquête est délibérément située au croisement de la sociologie politique et de la sociologie de la communication, ce qui permet de tirer le meilleur parti des travaux respectifs de ces deux disciplines. Ce croisement permet ; entre autres, de penser la communication politique à la lumière des recherches sur la politisation et de ce qu'elles nous disent des rapports différenciés à la politique, des compétences inégales à décrypter les messages politiques, de la vulnérabilité variable aux mécanismes d'information et à la propagande... et plus largement de l'enracinement du politique dans le social. [...]
Les attitudes nous deviennent intelligibles et compréhensibles. Et c'est sans doute là un des grands mérites de cette thèse qui va marquer la connaissance des conditions sociales et politiques de la réception de la communication.