Fiche technique
Nb de pages : 8 pages
Poids : 50 g
Dimensions : 2cm X 3cm
EAN : 9782842593162
Quatrième de couverture
Bonampak (Mexique)
Découverte par hasard en 1946, Bonampak est située au sud du pays maya, dans une région forestière particulièrement chaude et humide. C'est l'unique cité maya dans laquelle on ait retrouvé des peintures murales dignes de ce nom. Et quelles peintures ! Toutes contenues dans un petit temple à l'aspect anodin, les fresques recouvrent les murs de trois chambres. Elles sont en relativement bon état grâce aux infiltrations d'eau qui, au cours des siècles, les ont recouvertes d'une fine couche de calcaire protectrice. Elles montrent des scènes extraordinaires de réalisme où l'on assiste à des processions en musique, des expéditions guerrières avec sacrifice des vaincus et des scènes de préparation aux cérémonies religieuses. Le style des fresques est bien particulier : pas de perspective, pas de paysage, pas de dégradé, pas de décor, pas de draperie mais uniquement des fonds de diverses couleurs (rouge pour l'intérieur, bleu pour l'extérieur, vert pour la végétation). Les personnages sont toujours représentés la tête de profil, dans des poses statiques où seul le mouvement des mains traduit l'action en cours. La valeur esthétique de l'ensemble réside bien plus dans le tracé du dessin que dans le choix des couleurs qui est probablement symbolique.
La chambre n° 1 montre la préparation d'une cérémonie avec danseurs et musiciens en face d'un dignitaire de haut rang entouré de deux femmes, d'un enfant et de nobles personnages. Un orchestre de douze musiciens s'avance (avec hochets, tambours, carapaces de tortue, trompes et sifflets). Cinq acteurs sont déguisés en dieux avec masques à tête d'animal, coiffes et boucles d'oreille.
La chambre n° 2 montre deux scènes moins pacifiques : dans la première, des guerriers vêtus de pagnes ou de tuniques attaquent des paysans sans défense et les font prisonniers ; dans la seconde, les prisonniers comparaissent devant le chef : l'un est mort, les autres saignent des doigts, tous sont terrorisés devant la mort probable.
La chambre n° 3 montre le dignitaire précédent, entouré de ses deux femmes, qui procède au rite de l'autosacrifice en se perçant la langue. Deux serviteurs l'assistent, l'un avec des épines acérées, l'autre avec un vase pour recueillir le sang. Des grands seigneurs et des danseurs assistent au rite, de même qu'une victime destinée au sacrifice.
Par ces scènes précises, les fresques de Bonampak constituent une source extraordinaire de connaissance des us et coutumes de la société maya à cette époque (la fin du VIIIe siècle). D'innombrables détails sur les costumes, les bijoux, les armes, les instruments de musique, les danses, les batailles, les sacrifices humains apparaissent ainsi en plein jour, détails que l'architecture, la sculpture ou la céramique ne permettaient pas d'imaginer. La place des femmes dans une société plutôt masculine y est précisée. Enfin, les scènes de guerre, de supplices et de sacrifices humains montrent clairement que la légende tenace qui donnait aux Mayas une image pacifique est définitivement obsolète.