Clercs et laïcs au Moyen Age

Les statuts synodaux diocésains sont des documents à caractère concret et à portée multiple. Ils intéressent non seulement l'histoire du droit et celle de l'Eglise mais aussi celle de la civilisation des mœurs et des idées. On y trouve en effet médecins, sages-femmes ou avocats à côté des ermites et des clercs... Il y est question d'art, de costume ou de puériculture à côté des cimetières ou de la liturgie.

Plus que toute autre l'histoire des mœurs peut y puiser une source abondante : les statuts nous informent des réalités par leurs critiques et leurs sanctions. C'est par comparaison que dans toutes les parties traitant du comportement du clergé par rapport aux laïcs ou vis-à-vis d'eux, l'on peut tirer de leurs interdictions de nombreux renseignements sur le comportement populaire, que ce soit la mode (cheveux longs, tuniques courtes et bariolées, chaussures à la poulaine "comme en portent les laïcs") ou l'assistance à certains repas avec chants et discours, les pratiques de sorcellerie, les professions en vogue et les métiers recherchés ou ceux qui étaient considérés comme déshonorants. Ainsi trouve-t-on dans les statuts une foule d'indications sur les aspects de la vie tant urbaine que rurale au Moyen Age.