Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 87 pages
Poids : 400 g
Dimensions : 15cm X 21cm
ISBN : 978-2-37405-117-8
EAN : 9782374051178
Comme tremble le seuil
Quatrième de couverture
Ces poèmes ont été écrits en trois temps durant l'été 2022. « Respirer avec l'ombre » est né dans le Cotentin, entre mer et jardin, prolongement du recueil Sentir, publié chez Rafael de Surfis en 2021, dont le tissage de proses poétiques traduit l'intensité du contact établi avec les forces de la nature, en une respiration qui à chaque instant condense être et devenir. « Dans le bruissement de l'ici » continue de la même façon la section intitulée « Comme une sève » de L'arbre chante, publié chez Alcyone en 2021, poèmes écrits dans le mas provençal d'enfance : voix noyée de mistral, assis dans la pénombre - à la fois lisière et seuil - d'arbres plus vieux que mémoire. « Être dans chaque instant », une suite de poèmes écrits chaque matin et chaque soir sur la falaise de Sauzon à Belle-Île, résonne avec les poèmes de Le partage par la musique, écrits à Bangor et publiés chez Encres Vives en 2019, dans le cadre de l'Académie de musique à laquelle l'auteur a participé en tant que pianiste durant plusieurs étés. E.C.
Seule l'ombre
Calme soir d'avant le départ, la mer ne fait presqu'aucun bruit, deux silhouettes glissent sur la crête en contre-jour, le soleil par instants vient effacer la pierre, rehaussant la géographie de l'ombre. Tout ici au tranchant de la pierre, dans la pureté des lignes de fracture, n'est que lumière ou ombre. Il faut fermer les yeux pour entendre la mer, l'effacer de ses paupières, l'ensemencer de son regard. Il faut écouter loin pour que le silence se souvienne, entendre tous ces cris comme un seul chant, voir tous ces oiseaux comme un seul oiseau. L'aile qui bat est celle de la lumière, l'oiseau dans son vol ne connaît que l'immobile de la sensation. Lumière en toute direction de la présence, lumière tendre qui baigne les pensées, habite chaque silence, chaque mot ; lumière sans origine, d'avant le sens. Se laisser glisser dans le soir, dans cette douceur de la lumière, ce scintillement léger du cri, sentir comme toute chose alors est proche, comme on se fait ombre sur les choses, naît de cette lumière qui projette l'ombre. Seule l'ombre demeure, porte le temps. L'eau calme longtemps bat aux tempes, trace au creux du corps chemin d'oubli ; la nuit seule saura nous effacer de nous-même.